Politique extérieure        0  578 lectures

A son arrivée au pouvoir, le Président Macky Sall a entrepris de restaurer l’image extérieure du Sénégal. Il bénéficie d’une vraie stature internationale.

Se positionner entre l’Afrique et l’Occident
Fort de ses engagements en matière de bonne gouvernance, le nouveau président a retrouvé la confiance des principaux partenaires et des bailleurs de fonds du Sénégal. En un an, le Président Macky Sall a ainsi été reçu plusieurs fois à Paris et a accueilli à Dakar de nombreux chefs d’Etat, dont les Présidents français et américain. Il a obtenu, outre deux prêts d’aide budgétaire français de 130 M€ et 60 M€, le déblocage de l’aide budgétaire européenne.

Le Président du Sénégal vient d’être élu Président (depuis le 19 mai) de la Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et réélu pour deux années supplémentaire président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ce qui lui donne accès aux enceintes internationales de type G8 et G20, mais aussi auprès des Brics, auprès desquels il compte mobiliser des financements.

Le Sénégal a organisé, en novembre 2014, le XVè sommet de la Francophonie.

En l’absence de consensus africain, c’est Michaëlle Jean, ancienne gouverneure du Canada, qui a été désignée pour prendre la succession d’Abdou Diouf au secrétariat général de la Francophonie. La France a appuyé, comme elle l’a fait, lors du dernier Sommet de Kinshasa, les actions de formation et de programmation culturelle, cette dernière en liaison avec l’Institut français, de même que l’organisation du pavillon français au sein du village de la francophonie qui accompagne traditionnellement les sommets (Trophées francophones, projet Royal De Luxe et pavillon France).

Un « forum de Dakar » sur la paix et la sécurité en Afrique a eu lieu également les 15 et 16 décembre 2014 afin de favoriser l’émergence et l’enracinement d’une conscience intégrée des questions de sécurité et de défense en Afrique et a l’ambition de devenir un rendez-vous régulier. La deuxième édition de ce forum aura lieu les 9 et 10 novembre 2015.

Une politique régionale plus active
Ardent défenseur de l’intégration africaine, le Sénégal voit la CEDEAO et l’Union africaine comme un levier d’action important sur son environnement et contribue aux différentes forces de sécurité déployées par l’organisation régionale ou par les Nations unies (MONUSCO en République démocratique du Congo, ONUCI en Côte d’Ivoire, MISMA –devenue MINUSMA au 1er juillet 2013, sous casque bleu – au Mali, ECOMIB en Guinée Bissao).

Sur la crise au Burkina Faso, le président Macky Sall a été nommé chef du groupe de contact, représentant de la CEDEAO sur ce dossier, et s’est rendu à Ouagadougou le 11 novembre. Ce qui s’est passé au Burkina aura certainement des conséquences, ailleurs, en Afrique, car plusieurs chefs d’Etat semblent également souhaiter changer les constitutions de leurs pays afin de rester au pouvoir. A cet égard, le Sénégal fait, une fois de plus, figure de modèle et étudie d’ailleurs la possibilité de raccourcir le mandat présidentiel à cinq ans.

Sur la crise au Mali, le Sénégal partage avec les autres Etats limitrophes le sentiment d’une hausse de la menace terroriste, même si aucun attentat islamiste n’a encore été mené à bien sur le territoire sénégalais. Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Sall a soutenu notre politique d’intervention multilatérale, et compte aujourd’hui un bataillon au sein de la MINUSMA, qu’il a porté de 500 à 800 hommes, pour s’aligner sur les standard ONU. Les relations bilatérales, marquées par une certaine méfiance, ont connu une embellie avec la visite du Président IBK à Dakar en avril 2014.

Les relations avec la Mauritanie, historiquement délicates, se sont améliorées depuis l’arrivée au pouvoir du Président Sall. La volonté de développer un partenariat économique épousant l’axe Rabat-Nouakchott-Dakar est en gestation. Le Président sénégalais, Macky Sall, et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, partagent l’idée de faire construire un pont à Rosso, à la frontière entre les deux pays, afin de faciliter le transit entre ces deux pays. L’interconnexion électrique, appuyée notamment par la France, sera un autre facteur de rapprochement.

L’exclusion du Sénégal du G5 Sahel a été mal perçue mais un compromis a été trouvé pour associer le Sénégal aux travaux du G5 en tant que de besoin.

Avec la Gambie, elles se sont tendues depuis l’exécution, en juillet 2012, de deux ressortissants sénégalais, les provocations orales régulières des autorités gambiennes, et la fermeture de la frontière gambienne suite à l’épidémie de fièvre Ebola au printemps 2014. Mais la recherche d’une solution définitive au conflit en Casamance passe obligatoirement par un dialogue avec le Président gambien.

Sur la crise au Yemen, le Sénégal vient d’officialiser l’envoi de 2100 soldats sénégalais pour participer à la coalition internationale pour le Yémen et marquer symboliquement la solidarité avec l’Arabie Saoudite. Le déploiement se ferait exclusivement sur le territoire saoudien.

Enfin, le Sénégal se préoccupe de la sortie de crise en Guinée et en Guinée Bissao, dont Dakar craint l’influence négative sur la sécurité régionale. Cependant, depuis la victoire du président José Mario Vaz en mai 2014, la Guinée Bissao se dit ouverte à une résolution de la crise en déclarant qu’elle ne constituera plus une base arrière pour les rebelles et le Sénégal vient de servir de médiateur pour calmer les nouvelles tensions entre le Président et le Premier ministre.

Conseil de sécurité
Le Sénégal a été membre non-permanent du Conseil de Sécurité en 1968-1969 et en 1988-1989 et l’UA vient d’endosser la candidature du Sénégal pour un siège de membre non permanent au Conseil de Sécurité pour la période 2016/2017 qui sera proposée lors des élections prévues en octobre prochain à New York.

Phénomènes migratoires
Le Sénégal est un pays source d’émigration à destination de l’Europe mais aussi de transit. Depuis 2006, le Sénégal a enregistré de nombreux départs clandestins par voie maritime, de ses côtes vers l’Europe, via les Canaries. Toutefois l’opération Frontex, menée par l’UE, a permis d’arrêter des embarcations de clandestins dans les eaux territoriales sénégalaises. Les autorités sénégalaises ont annoncé avoir mobilisé leurs forces à la fois sur mer et sur terre. En effet, tout en voulant décourager les candidats au départ, elles souhaitent aussi s’attaquer aux instigateurs et aux convoyeurs. Un mémorandum d’entente a été signé entre le Sénégal et l’Espagne le 24 août 2006 à fin d’organiser des rapatriements. En septembre 2006, un accord franco-sénégalais sur la gestion concertée des flux migratoires a été signé à Dakar, de même qu’un avenant à cet accord, le 25 février 2008. Une troisième session du Comité Mixte Paritaire sur le gestion des flux migratoire entre le Sénégal et la France s’est tenue à Dakar les 13 et 14 mai 2013.
Malgré ces mesures, 200 sénégalais seraient morts à la suite au naufrage des migrants au large de la Sicile en avril dernier.

Le 13 juin dernier, en marge de la 33eme session du Comité d’orientation du Nepad, le Président Macky Sall s’est prononcé, à Johannesburg, sur la vague d’immigration de l’Afrique vers l’Europe et le drame que constituent les flux migratoires. Il a fait un diagnostic sans complaisance et a déclaré que la meilleure réponse à apporter aux flux migratoires incontrôlés, c’est un partenariat économique gagnant-gagnant entre l’Europe et l’Afrique qui mettrait fin à l’injustice économique et financière que subit l’Afrique à travers les contrats d’exploitation de ses ressources humaines souvent inéquitables et injustes.

Mise à jour : 05.07.15

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