Période portugaise
Les navigateurs
portugais sont les premiers Européens à explorer le golfe de Guinée, en 1471.
C’est à cette date que Fernando Po relève l’emplacement de l’île de Bioko
pendant qu’il recherche la route des Indes. Les îles restent aux mains des
Portugais jusqu’en mars 1778 quand elles sont cédées à l’Espagne lors du traité
d’El Pardo. L’Espagne obtient également à cette occasion les droits de libre
commerce sur la côte du golfe de Guinée entre le Niger et l’Ogooué, en échange
de la colonie de Sacramento. La Guinée équatoriale fait dès lors partie du vice-royaume
de La Plata, jusqu’à ce que celui-ci disparaisse avec les indépendances
américaines, en 1810.
Période espagnole
Le 17 avril 1778, le comte d’Arjelejo débarque sur l’île de
Bioko pour prendre possession des territoires du golfe de Guinée au nom de
l’Espagne, mais il y meurt quatre mois plus tard. Le second gouverneur est
Fernando Primo de Rivera. Les Britanniques occupent l’île de Bioko entre 1827 et
1832 pour lutter contre le trafic d’esclaves. Ils fondent Port Clarence - que
les Espagnols appellent par la suite Santa Isabel, devenue Malabo, capitale
actuelle de la Guinée équatoriale. Ils reviennent dans la région en 1840 après
avoir proposé en vain d’acheter l’île à l’Espagne. En mars 1843, une expédition
commandée par Juan José Lerena y Barry hisse le drapeau espagnol à Santa Isabel
pour réaffirmer les droits de son pays sur ce territoire. Le 13 septembre 1845,
une ordonnance de la reine d’Espagne Isabelle II autorise les Noirs et les
mulâtres de Cuba qui le désirent à venir s’installer en Guinée équatoriale.
De la colonie espagnole à l’indépendance
Les territoires insulaires et
continentaux sont réunis en 1926 sous le nom de colonie de Guinée espagnole. Les
royaumes tribaux s’effondrent tandis que l’administration coloniale renforce son
autorité. En 1959, les territoires espagnols du golfe de Guinée acquièrent le
statut de province espagnole d’outre-mer, semblable à celui des provinces de
métropole. La loi du 30 juillet 1959 leur donne la dénomination officielle de
Région équatoriale espagnole - région qui est divisée en deux provinces
Fernando Poo et Río Muni ; elle est administrée par un gouverneur général qui
exerce tous les pouvoirs civils et militaires. Le 15 décembre, le gouvernement
espagnol soumet à référendum un projet d’autonomie approuvé à une écrasante
majorité. Les territoires adoptent donc le nom de Guinée équatoriale.
La Guinée Equatoriale indépendante
En mars 1968, sous la pression des Nations
unies et des nationalistes guinéens, l’Espagne annonce qu’elle s’apprête à
accorder son indépendance à la Guinée équatoriale. Une convention constituante
rédige une loi électorale et un projet de constitution. Après la fin de la
deuxième phase de la Conférence constitutionnelle (qui a eu lieu du 17 avril au
22 juin 1968), la population est consultée par référendum le 11 août 1968 pour
l’adoption d’une constitution, sous la surveillance d’observateurs des Nations
unies. Le 22 septembre ont lieu les premières élections présidentielles
remportées par Francisco Macías Nguema ; L’indépendance est officiellement
proclamée le 12 octobre 1968 ; Le nouvel État prend le nom de République de
Guinée équatoriale. Macías concentre rapidement tous les pouvoirs. En mai 1971,
une grande partie de la constitution est abrogée, et en juillet de l’année
suivante, il s’autoproclame président à vie. En 1973, il promulgue une nouvelle
constitution, qui crée un État unitaire, abolissant le statut antérieur de
fédération entre Fernando Poo et Río Muni. Macías mène une répression implacable
contre ses opposants politiques. Le 3 août 1979, il est renversé par un coup
d’État, à l’instigation de son neveu, le colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
L’ancien dictateur est jugé et exécuté. Une nouvelle constitution (la troisième
de l’histoire du pays) est promulguée après avoir été approuvée par référendum
le 15 août. Peu après, en 1984, la Guinée équatoriale adhère à la Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), et adopte le franc CFA.
Des élections législatives à liste unique ont lieu en 1983 et 1988. En 1987, le
président Obiang annonce la formation du Parti démocratique de Guinée
équatoriale (PDGE) dans la perspective de l’élection présidentielle de 1989
qu’il gagne. A l’issue des élections présidentielles de décembre 2002,
remportées avec 97% des suffrages, le président a constitué un gouvernement
d’unité nationale regroupant le parti présidentiel et quelques partis dits «
d’opposition ». Les élections présidentielles le 29 novembre 2009 ont consacré
la réélection du Président Obiang par une majorité écrasante (95,37%).