Monnaie
Franc CFA (FCFA)
PIB en Francs courants (2010)
5920 milliards en FCFA (Comité monétaire et
financier de gue, mars 2011) ;
PIB par habitant (2010)
35 231 $ (EIU, déc. 2010) ; 12000 € environ (pour une
population estimée à 750000 habitants)
Taux de croissance du PIB en 2010
0,9% (Comité monétaire et financier de gue,
mars.2011)
Taux d’inflation en 2010
5,2% (Comité monétaire et financier de gue,
mars.2011) ; 7,5% (FMI)
Balance commerciale(2010)
4,817 Mds $ (EIU, déc. 2010)
Principaux clients 2010 (en % du total)
Etats-Unis (27,7%), Chine (11,5 %),
Japon (8,4%), Espagne (6,8%), Autres (45,6%) (EIU, déc. 2010)
Principaux fournisseurs 2010 (en % du total)
Chine (7,4%), Etats-Unis (6,4%),
Espagne (5,5%), France (3,5%), Côte d’Ivoire (2,3%), Autres (74,8%) (EIU, déc.
2010)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (en % du PIB) (EIU,
déc.2010)
agriculture
2%
industrie
94%
services
4%
Pétrolier
84,3%
non-pétrolier
15.7%
Déficit commercial en 2009
-124,7 M€ (DGTPE, 2010)
Déficit budgétaire 2010
366 Milliards FCFA (Comité monétaire et financier de
gue, mars.2011)
Production pétrolière 2010
435000 barils/jour (EIU, déc.2010) ; 104,5 M barils
(Comité monétaire et financier de gue, mars.2011).
Production pétrolière 2011
300000 barils/jours (FMI, mars 2011) ; 114,5 M
barils (Comité monétaire et financier de gue, mars.2011).
Situation économique
Conjoncture économique
La croissance équato-guinéenne repose exclusivement sur l’évolution des secteurs
gazier et pétrolier ainsi que sur l’investissement public dans les
infrastructures (découverte du pétrole au début des années 1990 ; la production
démarre en 1996). Après une croissance de 23,7% en 2007, grâce au démarrage de
la production de gaz naturel liquéfié, la progression du PIB se tasse
+15,3%
en 2008 et + 4,6% en 2009.
Après le pic de 2008, la production de brut a régressé de 14% en 2009, passant
de 17,4 MT à 15,4 MT, diminution partiellement compensée par l’augmentation de
la production de méthanol et des autres gaz (5,4 MT en 2009 contre 4,7 MT en
2008) qui ont représenté 21% de la valeur des exportation d’hydrocarbures du
pays. La baisse de la production pétrolière semble devoir se poursuivre mais à
un rythme plus lent (-2% par an). Au final, la production totale d’hydrocarbures
2009 aura été de 163 millions de barils « équivalent pétrole » ; on s’attend en
2010 à une légère réduction à 160 millions de barils.
L’investissement public, réalisé à environ 90% dans les infrastructures, a été
particulièrement élevé l’an passé, puisque l’Etat annonce avoir dépensé en 2009
un record de près de 3,8MdsEUR. Il pourrait s’élever à près de 3 Mds EUR en 2010
mais reste toutefois contraint par la préparation des deux événements que sont
la réunion des chefs d’Etat de l’UA en juin 2011 et la Coupe d’Afrique des
Nations en 2012.
C’est en matière d’infrastructures que l’on observe les avancées les plus
importantes en Guinée Equatoriale, grâce à la politique d’investissements
publics massifs voulue par le Chef de l’Etat. Ceux-ci ont en effet représentés
80 à 90% des dépenses publiques ces dernières années, soit environ 3 milliards
d’euros par an en moyenne depuis 2008. Les travaux publics se sont concentrés
sur l’électrification des grandes villes, les installations portuaires et
aéroportuaires, la construction du réseau routier/autoroutier et l’édification
de bâtiments publics.
Les ressources financières du pays, dont les recettes annuelles sont estimées à
environ 3 milliards d’euros, sont jugées compatibles avec les objectifs fixés
par le Plan de développement nationales à l’horizon 2020 ainsi qu’avec les
Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Néanmoins, dans la perspective de l’après-pétrole, le FMI recommande une baisse
de 30% des dépenses publiques en les limitant de 1 500 milliards de FCFA par an
jusqu’en 2014 (2,3 milliards d’euros) avec une réorientation vers le social et
les projets productifs. Ce ralentissement contribuera, en outre, à limiter
l’inflation de 7,5% environ en 2010.
Situation des Finances publiques
L’exécution budgétaire 2010 devrait renouer avec les excédents même si le FMI
anticipe des déficits structurels dès 2011 sous l’effet d’un très fort
investissement public et de ressources pétrolières et gazières en baisse.
L’appréciation du dollar et le bon niveau des cours du pétrole (probablement au-delà
de 70 USD/baril en moyenne sur l’année) permettent d’estimer pour l’année 2010
un niveau de recettes qui pourrait être très supérieur à celui prévu.
Situation de la dette
La manne pétrolière a permis à la Guinée Equatoriale de sortir du cycle de
rééchelonnements en Club de Paris (son dernier accord date de 1994). Elle honore
désormais sa dette extérieure, très largement soutenable. Fin 2009, le stock de
la dette représentait 6,7% du PIB, contre 1,1% en 2008, suite au tirage sur la
ligne de crédit chinoise. Le service de la dette (0,1% des exportations prévu en
2009) est insignifiant. La « soutenabilité de la dette » n’est pas un sujet pour
le pays.
L’économie équato-guinéenne
En l’espace de dix ans, la Guinée équatoriale est devenue un des premiers Etats
pétroliers de la région (104,5 M barils)
quatrième producteur d’Afrique sub-saharienne
(après le Nigeria, l’Angola et le Soudan), premier producteur de la zone franc.
La croissance économique est ainsi fortement dépendante des exportations
d’hydrocarbures dont le gaz représente aujourd’hui 25% des recettes
d’exportations et des investissements publics massifs. Les compagnies
américaines, qui ont fait les premières découvertes, assurent toujours la
totalité de la production, mais des entreprises russes et chinoises ont renforcé
leur présence. Si la manne pétrolière procure une aisance budgétaire nouvelle
(les recettes budgétaires, multipliées par 30 depuis sept ans, atteignent 4,65
Mds € en 2008), elle n’est pas sans inconvénients
les capacités d’absorption
du pays sont limitées, la tension sur les prix est réelle et la mise en place de
règles de rigueur et de transparence s’avère lente. Depuis 2006, le pays
s’oriente aussi vers la production de gaz (40 Mds m3 de réserves) afin de
diversifier son économie. Cette diversification reste un objectif sans
concrétisation réelle pour le moment. Malabo souhaite devenir un pôle régional
en matière de logistique et de services (plan de développement à l’horizon
2020), dont le port à conteneurs opérationnel fin 2010 sera un premier élément.
A contrario, les inégalités sociales restent fortes
une grande part de la
population vit en dessous du seuil de pauvreté. « Malgré ce tableau économique
impressionnant, le développement humain du pays reste encore faible et fragile.
En effet, la croissance économique ne s’est pas encore traduite par une
amélioration effective du niveau de vie de la population » La Guinée Equatoriale
vient au 120eme rang sur 177 pays de l’Indice de développement humain (Rapport
sur le Développement humain 2006)". Il y a un décalage frappant entre le Revenu
par tête d’US $ 17.000 environ et le rang occupé par le pays selon le RDH de
2006. La faible espérance de vie, le fort taux de mortalité infantile (101 pour
1000 naissances vivantes), l’accès limité à l’eau potable et aux services de
santé (44% et 53% respectivement en milieu rural et urbain), le taux limité
d’accès à l’éducation de base (58 %), à quoi s’ajoute une prévalence du VIH/SIDA
touchant 12 % de la population en 2006 (estimations), décrivent plutôt le profil
d’un pays à très faible revenu. Ce déficit de développement humain par rapport
au revenu du pays, donne la mesure la plus exacte du chemin à parcourir pour
transformer la croissance économique guinéenne en développement. (Source,
document pays PNUD, 2008-2012).
L’économie équato-guinéenne a été profondément modifiée par la découverte du
champ pétrolier Zafiro en août 1996. Au cours de la dernière décennie
(1999-2009), le PIB a été multiplié par plus de 10. Aujourd’hui, c’est une
économie entièrement tournée vers l’exploitation pétrolière (104,5 M barils) et
la production de gaz liquéfié ou autre (5,4 MT) qui représentent à elles deux
87% du PIB en 2008, 84% en 2009 mais toujours 99% des exportations. Le gaz et le
pétrole sont exploités par les entreprises anglo-saxonnes (Exxon Mobil,
Marathon, Noble). Les entreprises japonaises (Marubeni et Mitsui) y ont des
intérêts minoritaires dans la liquéfaction de gaz. Des permis d’exploration ont
été accordés à d’autres entreprises
Gazprom, Petronas, CNPC (chine). Quatre
licences ont été octroyées en 2010
deux à Gazprom (groupe russe) ; une à
Glencore et une à Starc Limited, groupe suisse et groupe britannique, et une à
Afex, groupe franco-britannique. Le ministère des mines souhaite développer le
secteur du gaz. L’évaluation précise des réserves de gaz du pays est encore en
cours.
Les revenus pétroliers soutiennent, essentiellement au travers de
l’investissement public, le BTP (18% du PIB en 2009), second secteur de
l’économie équato-guinéenne.
Les autres activités (agriculture, pêche, sylviculture) ont été marginalisées.
Le gouvernement a lancé en décembre 2007 un programme de diversification des
sources de la croissance pour la période 2008-2020 (Plan National de
Développement) qui repose sur des objectifs de développement de l’énergie (pétrole,
raffinage et hydroélectricité), de la pêche, de l’agriculture, des services avec
en particulier le tourisme et les services financiers. Le plan 2008-2020 met
aussi l’accent sur les efforts considérables à déployer en matière de formation
et d’accès à l’eau potable et à la santé. Il prend actuellement du retard,
excepté le développement considérable des infrastructures dans le pays (routes,
voiries urbaines, ports, réseaux électriques, stades, logements, …). Malgré les
incertitudes sur l’estimation de la population et les fluctuations du PIB
totalement corrélé au prix du pétrole, la Guinée Equatoriale affiche le plus
fort PIB/habitant de la Zone franc (35231 $ en 2010, selon les chiffres que l’on
retient pour le PIB et la population). Cette croissance exceptionnelle récente
s’accompagne d’une lente amélioration des conditions de vie de la population
même si l’indice du développement humain de ce pays est l’un des plus élevés de
la région.
Une politique d’emploi volontariste
Face à l’enjeu de redistribution de richesse, l’Etat a adopté une politique
d’emploi volontariste en instaurant un quota de main d’œuvre locale allant de
70% à 90% pour les entreprises étrangères et en fixant une grille de salaire
avantageuse dans le secteur privé.
Par ailleurs, de grands projets de formation professionnelle se mettent en place
à l’université nationale et via la création de 4 instituts polytechniques. Ce
dernier programme, soutenu par la Coopération française, a vocation à former
annuellement 600 employés qualifiés et techniciens à 32 métiers dans 8 filières
BTP, mécanique, informatique, électronique, services, tourisme et hôtellerie,
agriculture, pêche et foresterie.
Le Président de la République a inauguré le 14 mai 2011 la première Ecole
équato-guinéenne d’hôtellerie et de tourisme, construite par l’entreprise
chinoise China Dalyan. 220 nationaux y suivront une formation accélérée en vue
de la tenue du Sommet de l’Union Africaine fin juin et de la CAN en janvier
prochain.