Africa


Sénégal-50418 Langues africaines


Sénégal-50418
INTEGRATION AFRICAINE
L’Union africaine veut promouvoir les langues africaines
Le développement de l’Afrique passera nécessairement par l’utilisation des langues africaines. C’est en tout cas l’avis des experts de l’Académie des langues (Acalan), une institution spécialisée de l’Union africaine (Ua), créée en 2006, à Khartoum, au Soudan, pour assurer la promotion des langues transfrontalières véhiculaires.
Aucune nation au monde ne s’est développée avec la langue d’autrui. L’Afrique ne pourra pas faire exception à cette règle. C’est fort de ce constat que l’Union africaine (Ua) a décidé de promouvoir les langues africaines transfrontalières, c’est-à-dire, celles qui sont parlées dans plusieurs pays du continent. Cette politique est perçue aujourd’hui, par nombre d’africains, comme la voie royale pour l’intégration des peuples divisés, depuis des siècles, par la colonisation européenne.
Douze langues sur les 41 identifiées, ont été choisies par la Commission des langues transfrontalières véhiculaires (Cltv) de l’Acalan en raison de deux à trois langues par zone géographique. Il s’agit, entre autres, de l’Arabe standard moderne et le Berbère pour l’Afrique du Nord, le Haoussa, le Mandinka et le Pulaar (Fulfulde) pour l’Afrique de l’ouest, le Kiswahili, le Somali et le Madagasy pour l’Afrique orientale, le Chichewa/chinyanja et le Setswana pour l’Afrique australe et enfin le Lingala et le Beti-fang pour l’Afrique centrale.
Le Professeur Sozinho Francisco Matsinhe, Secrétaire exécutif de l’Académie africaine des langues (Acalan) estime que l’utilisation des langues africaines, à la place du Français, Anglais et portugais, est un passage obligé, pour l’unification du continent. Il permettra, en outre, aux Africains de recouvrer leur dignité bafouillée par les anciens colons qui avaient imposé leurs langues comme l’unique moyen d’expression et d’écriture au détriment des dialectes locaux. Les anciens colons avaient poussé leur cupidité jusqu’à interdire l’utilisation des langues africaines sur les lieux de travail, à l’école et lors des rencontres officielles, entre autres.
« Etant donné le rôle que joue la langue dans le développement et l’intégration, il a été recommandé d’organiser conjointement avec les communautés économiques régionales, dans chaque région d’Afrique, un atelier opérationnel afin de lancer les premières commissions de langues transfrontalières véhiculaires », a déclaré, le 11 mars dernier, à Dakar, lors de la cérémonie d’ouverture d’un Colloque international axé sur l’harmonisation de la méthodologie de transcription du Pulaar.
Le directeur de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales du Sénégal, El Hadj Meissa Diop, abonde également dans le même sens. « Le salut de l’Afrique, dit-il, se trouve dans l’intégration par les langues. Nous n’avons jamais vu un pays ou un peuple qui s’est développé avec la langue d’autrui ». Le Sénégal a fait d’énormes progrès sur l’utilisation des langues nationales dans les lieux de travail. Les trois principales langues que sont le Wolof, le Pulaar et le Sérère sont déjà parlés à l’Assemblée nationale. De nombreux livres ont par ailleurs été édités, dans ces langues, au cours des cinquante dernières années.

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