Politique extérieure        0  532 lectures

Le retour de l’Algérie sur la scène internationale après la décennie noire a été l’une des ambitions principales du président Bouteflika lors de son accession au pouvoir : messages d’ouverture à l’endroit des Etats-Unis et de la France, annonce d’un réexamen des relations avec le Maroc, relance des relations avec la Russie, reprise des liens avec les pays arabes et africains, ouverture vers l’Asie en général et la Chine en particulier. L’Algérie est aujourd’hui un acteur régional majeur et cherche à s’affirmer face à ses partenaires occidentaux comme un pôle de stabilité dans le monde arabe.

Sur le plan bilatéral, l’Algérie s’est rapprochée durant les années 2000 de certains pays avec lesquels elle n’entretenait pas de relations étroites. Les relations avec la Chine se sont développées au point que les Chinois, souvent employés sur les grands projets d’infrastructures, constituent aujourd’hui la première communauté expatriée en Algérie (environ 70 000), dépassant de quelques centaines la communauté française inscrite. L’Algérie a également développé des liens à dominante commerciale avec l’Espagne et l’Italie et une coopération sécuritaire avec les Etats-Unis. Par ailleurs, l’Algérie a relancé les relations privilégiées qu’elle entretenait avec des pays tels que la France et la Russie. La Russie compte sur son partenariat stratégique ancien avec les Algériens (armement, énergie).

Au Maghreb, l’Algérie entretient des relations inégales avec ses voisins. La tension est montée au cours du mois de novembre 2013 entre l’Algérie et le Maroc. D’un côté, le Maroc reproche à l’Algérie ses positions sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. De l’autre, l’Algérie voit d’un mauvais œil le renforcement de l’influence marocaine au Sahel. La frontière entre les deux pays reste fermée. Les relations sont fluctuantes avec la Libye. Après s’être opposée à l’intervention internationale, l’Algérie s’est réconciliée avec le CNT sous le parrainage qatarien. Cependant la coopération avec Tripoli se heurte à la déliquescence de l’Etat libyen, qui prive Alger d’interlocuteurs fiables. L’Algérie entretient en revanche des relations très cordiales avec les nouvelles autorités tunisiennes. Les deux pays ont des échanges croissants dans le domaine de la sécurité et ont accru notamment leur coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste.

Les relations se sont améliorées avec l’Egypte dont le Président Al-Sissi élu en 2014 s’est rendu à Alger en juin 2014 pour sa première visite à l’étranger en tant que chef d’Etat.

Depuis juillet 2014, l’Algérie poursuit son rôle de médiateur dans les négociations intermaliennes. L’objectif des consultations entre le gouvernement et les groupes du Nord a été atteint avec l’obtention d’un compromis sur la mise en œuvre de l’accord de paix inter malien conclu le 5 juin 2015 à Alger, de même qu’un nouvel accord de cessez-le feu pour la zone de Ménaka. La Coordination des mouvements de l’Azawad a signé l’accord de paix, le 20 juin 2015, à Bamako, mais s’est ensuite retiré des négociations sur la mise en œuvre de l’accord le 24 août 2015 en raison des affrontements à Kidal.

La situation en Libye inquiète particulièrement l’Algérie. Les forces armées algériennes ont renforcé leur dispositif à la frontière tunisienne (environ 5.000 hommes). L’Algérie a accueilli trois rounds de discussions entre partis politiques libyens (10-11 mars ; 13-14 avril ; 3-4 juin), sous l’égide des Nations Unies.
Sur le plan multilatéral, la diplomatie algérienne est active pour faire entendre la voix de l’Algérie au sein des instances internationales, notamment sur les questions arabes, africaines et internationales (réforme de l’OCI, NEPAD, conférence du désarmement, changement climatique, etc.). Alger conserve un rôle prédominant au sein de l’Union africaine et porte la réflexion de l’UA sur la mise en place d’une Capacité africaine de réaction immédiate aux crises (CARIC). L’Algérie tente également de promouvoir au sein de la ligue arabe une solution pour la Syrie, un allié traditionnel. La question de la construction maghrébine est toujours en suspens, bloquée par l’épineux dossier du Sahara occidental et sujette à l’évolution de la relation algéro-marocaine.

L’activisme de la diplomatie algérienne, guidée par Ramtane Lamamra, s’illustre également par une multiplication depuis début 2015 des visites de dirigeants africains à Alger ainsi que de représentants occidentaux. Les contacts à très haut niveau se poursuivent avec leurs partenaires africains (visite successives des Présidents du Tchad, du Niger, du Bénin, de Tunisie, du Kenya, du Zimbabwé, de l’Afrique du Sud, du Rwanda, du Botswana et du Lesotho.

Mise à jour : 12.10.15

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