Politique intérieure        0  798 lectures

A la suite de la crise politique provoquée par la révision constitutionnelle de 2005, qui a permis au président Déby de se présenter devant les électeurs pour un troisième mandat en 2006, la communauté internationale (France, UE et OIF) a soutenu le dialogue politique inter-tchadien en application de l’« accord politique en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad » conclu le 13 août 2007.

Ce processus a permis la tenue d’élections législatives puis présidentielles en 2011, sous la supervision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les élections législatives ont eu lieu le 13 février 2011, donnant la majorité absolue au parti présidentiel (Mouvement patriotique du Salut – MPS), avec 114 sièges sur 188. L’élection s’est globalement tenue dans de bonnes conditions, mais de nombreux problèmes d’organisation, ne remettant pas en cause la crédibilité du scrutin, ont été soulignés par les observateurs internationaux. L’élection présidentielle a eu lieu le 25 avril 2011. Les trois principaux candidats de l’opposition, dénonçant le manque de transparence du scrutin, ont annoncé la « suspension » de leur candidature et ont appelé au boycott. Le président Déby a été élu au 1er tour avec 83 % des voix (taux de participation : 55 %). L’opposition a contesté ces chiffres.

Des élections locales (les premières de l’histoire du pays) se sont tenues le 22 janvier 2012, dans 42 communes (10 arrondissements de Ndjamena, 10 villes de plus de 20 000 habitants et 22 chefs-lieux de région). Remportées par le parti au pouvoir (MPS), elles ont permis à l’opposition de conquérir deux municipalités importantes du sud du pays.

Le Comité de suivi de l’accord politique de 2007 a été remplacé en avril 2013 par une nouvelle structure, le « cadre national de dialogue politique » chargée de préparer les prochaines élections (législatives initialement prévues en 2015, présidentielle en 2016). Ce dernier a été rejoint à la fin du mois de mai 2014 par la principale coalition d’opposition.

L’adoption d’une loi constitutionnelle par l’Assemblée nationale tchadienne le vendredi 27 février 2015 a prorogé le mandat de cette même assemblée, qui devait arriver à échéance le 20 juillet 2015, « jusqu’à la mise en place de la nouvelle assemblée » – les élections législatives sont désormais envisagées pour 2017. Le Président Déby a par ailleurs indiqué devant l’ensemble des partis politiques qu’il souhaitait que la présidentielle se tienne à l’échéance prévue (avril 2016).

Sur le plan de la gouvernance, même si l’image du pays reste négative à l’étranger, l’exercice des libertés fondamentales est réel sur une bonne partie du territoire tchadien. La presse et les associations (de droits de l’Homme ou autres) agissent assez librement. Les « Etats généraux de la presse » de mai 2009 ont abouti au vote d’une nouvelle loi sur la presse le 18 août 2010, qui supprime les peines de prison pour les délits de presse, y compris le délit d’offense au chef de l’Etat, mais autorise une suspension de parution durant six mois.

Toutefois les capacités de l’administration tchadienne restent insuffisantes : les administrations centrales et déconcentrées manquent de cadres bien formés et de moyens. L’administration judiciaire est particulièrement déficiente. L’armée pèse sur le budget de l’Etat (40 000 hommes environ), alors que les secteurs sociaux, la santé et l’éducation, sont à la peine (35 000 étudiants).

Composition du gouvernement de la République du Tchad

Président de la République, chef de l’Etat, M. Idriss DEBY ITNO (depuis le 5 décembre 90 – élu le 3 juillet 96, réélu le 20 mai 2001, le 28 mai 2006 et le 25 avril 2011).

Le gouvernement de Kalzeubé Pahimi Deubet, Premier ministre nommé le 21 novembre 2013, est composé comme suit (nominations du 21 avril 2014, qui a été suivi d’un remaniement de faible ampleur au cours du mois de septembre 2014) :

Ministres
Affaires étrangères et Intégration africaine : Moussa Faki Mahamat
Administration du territoire et Sécurité publique : Abderahim Bireme Hamid
Finances et budget : Bedoumra Kordjé
Ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense nationale, des Anciens Combattants et des Victimes de guerre : Benaïndo Tatola
Infrastructures, Transports et Aviation civile : Adoum Younousmi
Justice et Droits de l’Homme : Mahamat Issa Halikimi
Plan et Coopération internationale : Mme Mariam Mahamat Nour
Postes et Nouvelles technologies de l’information : Daoussa Déby Itno
Santé publique : Dr. Ngariera Rimadjita
Femme, action sociale et solidarité nationale : Mme Issa Sokoye Esther Waibogo
Agriculture et environnement : Mme Baïwong Djibergui Amane Rosine
Elevage et Hydraulique : Issa Ali Taher
Communication et Porte-parole du gouvernement : Hassan Sylla Bakari
Pétrole, mines et énergies : Djerassem Le Bemadjiel
Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat : Gata NGoulou
Assainissement public et Promotion de la Bonne gouvernance : Abderaman Salah
Enseignement supérieur et Recherche scientifique : Pr Makaye Hassane Taïsso
Economie Commerce et développement touristique : Aziz Mahamat Saleh
Education nationale : Ahmat Mahamat Acyl
Culture, jeunesse et sport : Abdoulaye Ngardiguina
Fonction publique, Travail et Emploi : Abderamane Mouctar Mahamat
Secrétaire général du Gouvernement chargé des Relations avec l’Assemblée nationale : Abdoulaye Sabre Fadoul

Secrétaires d’Etat
Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, chargé des tchadiens de l’Etranger : Mme Kassiré Isabelle
Secrétaire d’Etat aux Finances et aux budgets, chargée de la micro-finance : Mme Banata Tchale Sow
Secrétaire d’Etat à la Santé publique : Hassan Ngueadoum
Secrétaire d’Etat chargée de l’aviation civile et de la météorologie nationale : Mme Haoua Acyl
Secrétaire d’Etat à l’éducation nationale, chargée de l’enseignement fondamental et de l’alphabétisation : Mme Albatoul Zakaria
Secrétaire générale adjointe du gouvernement : Mme Amina Kodjiyana

Mise à jour : 06.07.15

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