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Yaoundé souhaite diversifier ses relations diplomatiques
Par sa situation géographique, le Cameroun est la porte d’entrée naturelle de l’Afrique centrale, désenclavant la République centrafricaine et le Tchad. Les ressources agricoles et minières dont dispose le pays incitent des Etats, notamment parmi les grands émergents, à développer des relations plus denses avec Yaoundé.

La Chine entretient ainsi des relations nourries et étroites avec le Cameroun. Elle conduit des actions de partenariat en matière économique, sociale, militaire et culturelle. Le président Biya s’est rendu en Chine en juillet 2011 pour sa cinquième visite depuis 1987. A cette occasion, plusieurs accords ont été signés en matière économique et technique.

Le Brésil est actif en matière de formation et de transfert de technologies, notamment dans le secteur agricole.

Une attention grandissante aux enjeux de sécurité régionale
Préoccupées par l’impact négatif sur leur propre territoire de l’instabilité qui affecte certains Etats voisins (Nigéria, Centrafrique) ainsi que par les effets de l’insécurité dans le golfe de Guinée, les autorités camerounaises souhaitent renforcer la coopération régionale.

Yaoundé connaît depuis 2013 des incursions fréquentes sur son territoire du groupe terroriste nigérian Boko Haram, qui a notamment enlevé plusieurs ressortissants étrangers dans la région de l’Extrême-Nord. A partir de 2014, les affrontements entre terroristes et forces armées camerounaises ont tourné à la guerre ouverte et le dispositif militaire dans le Nord a été renforcé. Membre de la Commission du bassin du lac Tchad, le Cameroun a participé au Sommet de Paris pour la sécurité au Nigéria, qui a eu lieu le 17 mai 2014. En réponse à l’appel du président Biya à une riposte globale face à la menace terroriste, en janvier 2015, le Tchad a engagé 2500 hommes dans l’Extrême-Nord. Cette première intervention étrangère en territoire camerounais a contribué à réduire la pression exercée par Boko Haram,

Cette problématique s’inscrit dans les relations complexes du Cameroun avec le Nigéria. Un différend territorial a opposé les deux pays sur le statut de la presqu’île de Bakassi. Réglé par un arrêt de la Cour internationale de Justice du 10 octobre 2002, il a fallu attendre 2006 et l’accord de Greentree pour que le Nigeria s’y conforme. Le 14 août 2008, Abuja a rétrocédé la dernière partie de la presqu’île.

En tant que membre de la CEEAC, le Cameroun a pris part à la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) puis à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) avec 850 hommes. Ce bataillon est passé le 15 septembre 2014 sous casque bleu, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA).

Le Cameroun a accueilli, les 24 et 25 juin 2013, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, de la CEEAC et de la Commission du golfe de Guinée sur la sûreté et la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Au cours de ce sommet, une architecture régionale de lutte contre la piraterie a été adoptée, coiffée par le centre interrégional de coordination (CIC), inauguré à Yaoundé le 8 septembre 2014.

Une présence diversifiée au sein des instances multilatérales
Le Cameroun a mené une politique active d’adhésion aux organisations internationales. En raison de son bilinguisme officiel et de sa diversité religieuse, Yaoundé est membre de l’Organisation de la conférence islamique depuis 1975 et a rejoint l’Organisation internationale de la Francophonie en 1991 et le Commonwealth en 1995. C’est le seul pays à appartenir simultanément à ces trois organisations.

Le Cameroun a participé régulièrement aux travaux dans les organisations internationales dont il est membre en se faisant élire à deux reprises membre non permanent du CSNU (la dernière en 2002-2003) et membre du Conseil des droits de l’Homme.

Ayant accueilli le sommet de l’OUA de juillet 1996 et ratifié dès novembre 2001 l’acte constitutif de l’Union africaine, il a été deux fois membre du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (2004-2008 et 2012-2014), dont il a assuré plusieurs fois la présidence (la dernière fois en juillet 2013).

Mise à jour : 12.06.15

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