Indépendante le 5 août 1960, la Haute
Volta a connu plusieurs coups d’Etat dont celui de Thomas Sankara en 1983. Elle
devient le Burkina Faso, “pays des Hommes intègres”, en 1984. Le 16 octobre
1987, Blaise Compaoré, ancien compagnon de route de Sankara, prend le pouvoir.
Il est élu en 1991 et réélu en 1998 bien que son parti, le Congrès pour la
Démocratie et le Progrès (CDP), ne dispose que d’une courte majorité.
Lors des élections présidentielles du 13 novembre 2005, le président sortant
Blaise Compaoré est à nouveau réélu avec 80,3 % des voix dès le premier tour,
lui donnant une légitimité politique dont il ne disposait pas jusqu’alors.
Les élections municipales du 23 avril 2006 ont représenté une étape importante
pour le pays car elles étaient les premières à s’inscrire dans le cadre de la
décentralisation et ont consacré la « communalisation intégrale » du pays. Ces
municipales ont confirmé la prépondérance du CDP, dont se sont réclamés plus de
72 % des nouveaux élus.
L’opposition, très affaiblie et plus que jamais divisée après les défaites
successives aux présidentielles et aux municipales, a subi une lourde défaite
aux élections législatives de 2007. Celles-ci ont ainsi consacré une large
victoire du CDP et des partis de la mouvance présidentielle. L’opposition y
représente alors seulement 13,5 % des sièges au sein de l’Assemblée Nationale
(66 % pour le CDP et 20,5 % pour la mouvance présidentielle), à travers ses 15
sièges sur 111. Le 4 juin 2007, le Président de la République a nommé M. Tertius
Zongo Premier Ministre.
La FEDAP (Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise
Compaoré) a été créée au mois d’avril 2008 par le frère cadet du chef de l’Etat,
François Compaoré. Le 3 septembre 2008, le Président Compaoré a procédé à un
léger remaniement ministériel, notamment pour remplacer son ministre des
affaires étrangères, Djibrill Bassolé, nommé médiateur conjoint des Nations
Unies et de l’Union Africaine au Darfour. C’est M. Yoda, précédemment Ministre
d’Etat, ministre de la Santé, qui lui a succédé.
Le CDP a dû faire face en 2008-2009 à certaines contestations. Le 23 mars 2008,
Salif Diallo, Ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture, de l’hydraulique et
des ressources halieutiques et vice-président du CDP, a été démis de ses
fonctions. Suite à une sortie médiatique en août 2009, celui-ci, aujourd’hui
Ambassadeur à Vienne, a été suspendu des organes et instances du parti, mais le
bureau politique du CDP a levé ces mesures le 27 février 2010. Le parti
majoritaire a dû faire face en avril 2009 à la défection de six refondateurs
dénonçant le manque de démocratie interne au sein du CDP.
L’opposition tente, sans grand succès jusqu’à présent, de se réunir. Le parti de
l’Union pour la renaissance-Parti Sankariste (Unir-PS) a été désigné chef de
file de l’opposition et son président, Bénéwendé Sankara, a été le premier
candidat déclaré à l’élection présidentielle de novembre 2010. L’ancien Ministre
de l’économie et des finances, Zéphirin Diabré, a organisé en mai 2010 à
Ouagadougou un "forum des citoyens de l’alternance", devenu le 1er mars 2010 son
parti politique, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC).
La question de la révision de la Constitution de 1991 est apparue au centre des
réflexions politiques de ces derniers mois. Le premier tour de l‘élection
présidentielle a eu lieu le 21 novembre 2010. La campagne électorale et le vote
se sont déroulés, selon les différentes missions d’observation, dans un climat
apaisé et dans de bonnes conditions. Blaise Compaoré a été réélu à la Présidence
de la République, avec 80% des voix. Les principaux candidats de l’opposition,
Arba Diallo et Bénéwendé Sankara, ont recueilli respectivement 8,21% et 6,34 %
des suffrages. Le Conseil Constitutionnel a confirmé le résultat de l’élection
le 7 décembre. Le Premier ministre Tertius Zongo, qui avait présenté le 12
janvier sa démission, a été reconduit par le Président Compaoré ; la composition
du nouveau gouvernement a été annoncée le 16 janvier.
Depuis la mi-février, le Burkina Faso a été confronté à de nombreuses
manifestations (suite notamment au décès d’un collégien à Koudougou) et à des
mutineries militaires qui se sont traduits par des violences, des pillages et
des attaques contre des symboles du pouvoir. Le Président Compaoré a entamé fin
mars des consultations avec les forces vives du pays. Il a procédé au
remplacement de certains responsables militaires, instauré un couvre feu et a
nommé le 21 avril un nouveau gouvernement dirigé par Luc-Adolphe Tiao, ce qui a
contribué à un apaisement de la situation.
Composition du gouvernement de la République du Burkina
Faso
Président de la République , Blaise COMPAORE
Premier Ministre , M. Beyon Adolphe TIAO
Composition du gouvernement du 21 avril 2011
Ministre d’Etat, Ministre chargé des relations avec le Parlement et des Réformes
politiques , M. Bongnessan Arsène YE
Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale , M. Yipènè
Djibril BASSOLE
Ministre de l’Economie et des Finances , M. Lucien Marie Noël BEMBAMBA
Ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique , M. Laurent SEDEGO
Ministre des Transports, des Postes et de l’Economie numérique , M. Gilbert G.
Noël OUEDRAOGO
Ministre de la Justice, de la Promotion des Droits humains, Garde des Sceaux ,
M. Jérôme TRAORE
Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la
Sécurité , M. Jérôme BOUGOUMA
Ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie , M. Lamoussa Salif KABORE
Ministre de la Culture et du Tourisme , M. Baba HAMA
Ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement , M. Alain Edouard
TRAORE
Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme , M. Yacouba BARRY
Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat , M. Patiendé Arthur
KAFANDO
Ministre des Infrastructures et du Désenclavement , M. Jean Bertin OUEDRAOGO
Ministre de la Santé , M. Adama TRAORE
Ministre des Enseignements secondaires et supérieurs , M. Albert OUEDRAOGO
Ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation , M. Gnissa Isaïe
KONATE
Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation , Mme Koumba
BOLY-BARRY
Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale , M.
Soungalo Apollinaire OUATTARA
Ministre de l’Environnement et du Développement durable , M. Jean KOULIDIATY
Ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi , M.
Achille Marie Joseph TAPSOBA
Ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale , Mme Clémence
TRAORE/SOME
Ministre des Ressources animales , M. Jérémie OUEDRAOGO
Ministre de la Promotion de la Femme , Mme Nestorine SANGARE/COMPAORE
Ministre des Sports et des Loisirs , M. Yacouba OUEDRAOGO
Ministre délégué auprès du Ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, chargé
de l’Agriculture , M. Abdoulaye COMBARY
Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, Chargé du
Budget , M. François Marie Didier ZOUNDI
Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration territoriale, de la
Décentralisation et de la Sécurité, chargé des Collectivités territoriales , M.
Toussaint Abel COULIBALY
Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération
régionale, chargé de la Coopération régionale , M. Vincent ZAKANE
Ministre délégué auprès du Ministre de l’Education Nationale et de
l’Alphabétisation, chargé de l’Alphabétisation , M. Zakaria TIEMTORE