Données économiques
Catégorie : Guinée Bissau

Monnaie
Franc CFA

PIB (2009)
878 MUSD (Banque mondiale)

PIB par habitant (2010)
540 USD (Banque mondiale)

Taux de croissance (2009)
3,5% (Banque mondiale)

Taux d’inflation (2009)
-1,7 %

Balance commerciale(2010)
-82,6 MUS$

Principaux clients
Inde (45%), Nigéria (33%), Espagne (5%)

Principaux fournisseurs
Portugal (29,5%), Sénégal (25,4%), Brésil (8%)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB
agriculture
56%
industrie
12,8%
services
31,2%

Situation économique
L’économie de la Guinée-Bissao se structure essentiellement autour de l’agriculture (environ 56% du PIB) qui occupe entre 75 et 80% de la population active, avec une production vivrière destinée au marché local et surtout la culture de la noix de cajou (faiblement mise en valeur), qui représente 90% des recettes d’exportation. Les activités dans les secteurs secondaire (12% du PIB) et tertiaire (30% du PIB) se rapportent essentiellement à la transformation de la noix de cajou et aux activités de services liées (transport, banque, commerce…). Bien que possédant une façade maritime, la pêche reste un secteur d’activité peu développé, dont la contribution au PIB reste faible. Un potentiel existe dans le secteur minier, avec des ressources en bauxite et phosphate, sous condition d’investissement dans les infrastructures portuaires. L’activité économique reste fortement pénalisée par l’état très dégradé des infrastructures, notamment dans le secteur énergétique, le pays étant quasiment privé de production d’électricité (une capacité de production de 5 MW, pour une production effective de 1,5 MW).
Compte-tenu des faiblesses structurelles de l’économie et dans un contexte politique instable, la croissance a été relativement faible depuis le début des années 2000, avec une moyenne d’à peine 1% (avec un « pic » à 3,5% en 2005 et un point bas à -7,1% en 2002), bien en deçà de la moyenne UEMOA. En 2010, la croissance du PIB a été de 3,5%, soutenu par un rebond des prix de la noix de cajou et les envois de fonds des émigrants. A moyen terme, la croissance du PIB réel pourrait atteindre 4,5% en 2011 et 4,8% en 2012, soutenue par la reprise de la production de noix de cajou, une augmentation des investissements directs étrangers (Angola et Chine) et la relance de la demande intérieure. En outre, les bailleurs de fonds devraient continuer de financer des projets dans les secteurs des infrastructures et sociaux sur la période 2011-12.
Le fonctionnement de l’Etat et plus largement du pays reste encore très largement dépendant de l’aide internationale. Les dépenses (20% du PIB) ne sont couvertes qu’à 50 % par les recettes propres (soit 10 % du PIB pour une norme UEMOA de 17%). La part des dépenses militaires reste également très importante par rapport aux dépenses sociales et de développement. La masse salariale, malgré une amélioration considérable, représente aujourd’hui encore 68% des recettes fiscales au lieu de 106% en 2008, pour une norme UEMOA de 35 %. Il faut également noter des avancées importantes en matière d’informatisation de la chaine de la dépense et de la gestion de la douane, ainsi que l’application progressive en 2011 d’un fichier unique de paiement de salaires suite au recensement biométrique des fonctionnaires effectué en 2009, avec l’aide de l’UE. Les reformes structurelles doivent donc être poursuivies tant en matière de gestion de dépenses publiques (« bancarisation » du paiement des fonctionnaires civiles et militaires, croisement des listes de recensement biométriques…), la mobilisation des ressources internes, la réforme de la fonction publique et l’appui au secteur privé. La nouvelle « Stratégie de lutte contre la pauvreté » (SLP II/2011-2015) prévoit un taux de croissance moyen de 5% qui ne permettra peut être pas de rattraper le retard cumulé au cours de longues années de mauvaise gouvernance politique et économique alors qu’avec le taux de fécondité le plus élevé de la planète, le pays devra faire face à un défi démographique de très grande ampleur dans les décennies à venir (1,6M d’habitants en 2010, 3,6 M d’habitants en 2050).
Le FMI appuyait la Guinée-Bissao depuis janvier 2008 au titre de l’Assistance d’Urgence Post-Conflit (AUPC). Les critères quantitatifs ayant été respectés, le FMI a jugé la stabilisation du cadre macroéconomique suffisamment favorable pour la mise en place d’un programme à moyen terme au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC, ex-FRPC), approuvé par le Conseil du Fonds le 7 mai 2010. Le programme triennal, d’une valeur estimée à 33,3 M$ vise l’accélération de la croissance économique, avec un objectif de taux de croissance du PIB réel de 4,5% en 2012. Il cherche également à maîtriser l’inflation, réduire le déficit budgétaire et le déficit du compte courant. Les engagements clés incluent également le remboursement des arriérés de l’Etat vis à vis des banques domestiques et du secteur privé, ainsi que la modernisation de l’administration publique. La mise en œuvre du programme et l’atteinte de 10 déclencheurs sur 11 (une dérogation a été accordée pour le 11ème jalon) a permis au pays d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) le 16 décembre 2010. La Guinée-Bissao a ainsi bénéficié d’un allègement de dette à hauteur de 1,2 Md USD. Elle est aussi devenue admissible à un allégement supplémentaire de la dette en vertu de l’Initiative multilatérale d’allégement de la dette (IADM). Afin de contribuer à la restauration de la soutenabilité de la dette de la République de Guinée-Bissao, les créanciers du Club de Paris ont décidé d’annuler 256 millions USD, ce qui représente l’effort incombant au Club de Paris dans le cadre de l’initiative PPTE. Les créanciers se sont également engagés à titre bilatéral à annuler 27 millions de dollars mais ont décidé de ne pas annuler l’intégralité de la dette de la Guinée-Bissao. A l’issue des efforts multilatéraux et bilatéraux additionnels des membres du Club de Paris, 0,9 million de dollars de dette court-terme à l’égard de la Russie demeurent et devront être réglés.
Les créances de la France représentaient 6,8 millions de dollars et ont été intégralement annulées dans le cadre des efforts multilatéraux.
La Guinée-Bissao s’est engagée à utiliser les ressources additionnelles provenant du traitement de sa dette pour financer les objectifs prioritaires (santé, éduction et infrastructures de base) identifiés dans sa stratégie de réduction de la pauvreté. Les créanciers ont fortement insisté sur la nécessité d’approfondir la lutte contre la corruption et de mettre en œuvre rapidement la réforme du secteur de la sécurité, comme la Guinée-Bissao s’y est engagée lors des discussions dans le cadre de l’article 96 des accords de Cotonou.
Début août 2011, la Banque mondiale a apporté une aide budgétaire de 6,4 MUSD à la Guinée-Bissao.