Une ancienne députée lance un cri du cœur
pour qu'on n'oublie pas son peuple.
«Nous sommes les oubliés de l’Afrique... Il ne faut pas qu’on nous laisse nous
entretuer et on en est déjà arrivés là.»
Ces propos sont ceux de Béatrice Epaye, une ancienne députée dans la dernière
Assemblée centrafricaine et désormais membre du Conseil national de transition,
dirigé par Michel Djotodia.
Béatrice Epaye, s’exprimait sur les antennes de RFI, peu de temps avant de
prendre part ce 25 septembre, avec le CCFD-Terre solidaire à l’Assemblée
générale de l’ONU consacrée à la Centrafrique. Une rencontre en laquelle elle
place de nombreux espoirs.
«C’est la première fois qu’on parle d’une telle réunion depuis que la crise a
commencé. Et on se rend compte que la Communauté internationale a peut-être
décidé cette fois-ci, de prendre des bonnes décisions pour qu’on arrête ce drame
et que les populations vivent en paix», souligne l’élue de la région de
Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, qui connaît une situation des plus
désastreuses.
«J’ai vu l’humiliation d’une population. Les paysans ont perdu leurs outils de
production, on viole leurs femmes devant eux! Les gens emportent dans les autres
pays les bœufs qui servent à l’attelage des charrues et qui sont leur outil.
C’est ça, leur pain de chaque jour! L’humiliation d’un père de famille devant sa
femme, devant ses enfants, ça peut amener des gens à se révolter. Et les
autorités militaires qui sont aujourd’hui au pays, qui sont des Seleka, on les a
vus dans les provinces, monter des communautés les unes contre les autres»,
détaille-t-elle.
Dans ces conditions, elle lance un appel clair à la France, en demandant un
engagement aussi conséquent que celui qui a été déployé au Mali:
«L’armée française doit nous aider. On se retourne vers la France, comme les
autres Etats africains. La France connaît le terrain centrafricain. Pourquoi
nous laisser tourner en rond depuis six mois? Pourquoi parler de la somalisation
et laisser les gens mourir?» -RFI