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Senegal 50420 Afrique Corruption


Sénégal-50420
La corruption discrète hypothèque l’avenir du continent
La corruption discrète constitue un frein au développement socio-économique de l’Afrique. C’est du moins la conclusion d’un rapport que vient de publier la Banque mondiale et intitulé « indicateurs du développement en Afrique en 2010 » Selon ce rapport, la plupart des études réalisées, jusque là, sur la pratique de la corruption en Afrique, portait sur des échanges des sommes d’argents sous la forme de pots-de-vin versés à des personnalités politiques influentes ou à des fonctionnaires.
En revanche, la corruption discrète dont il est question dans ce rapport, est beaucoup plus subtile et difficilement discernable. En général, les sommes d’argent en jeu sont d’une moindre importance par rapport à d’autres formes de corruption. Elle n’en reste pas, pour autant, moins nocive à la société, précisent ainsi les auteurs du rapport.
Le rapport cite, entre autres, le cas du Kenya où une étude effectuée par la banque mondiale, en 2004, avait révélé que le 20% des enseignants dans les écoles primaires étaient fréquemment absents des classes. Deux études similaires menées en Ouganda avaient également abouti au même constat : le taux d’absentéisme des enseignants était de 20% en 2002, contre 27% en 2007.
Les secteurs de la santé et de l’agriculture sont également touchés par ce fléau, selon la banque mondiale. « 43% des engrais analysés vendus en Afrique de l’Ouest dans les années 90 ne contenaient pas les substances nutritives escomptées, ce qui les privait quasiment de toute efficacité » D’autres études précisent que plus 50% des médicaments vendus, dans les années 90, dans les pharmacies au Nigeria, sont de la contrefaçon.
« La corruption discrète, bien qu’elle soit d’une ampleur monétaire moindre que celle d’autres formes de corruption, a néanmoins des conséquences particulièrement préjudiciables sur les pauvres, qui sont singulièrement vulnérables et très dépendantes des services publics pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires », indique la banque mondiale.
Pour Shanta Davarajan, économiste en chef de la banque mondiale pour la région Afrique, « la corruption discrète ne fait pas autant les grands titres des journaux que les scandales de pots-de-vin, mais elle a des effets aussi corrosifs sur la société ». Il estime que la lutte contre ce fléau requiert l’engagement et la détermination des dirigeants politiques, des institutions mais aussi la responsabilisation accrue des citoyens.

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